Venez visiter la première ferme en plein air à Annecy

Les jeunes agriculteurs de Haute-Savoie vous proposent les 16 et 17 septembre de 10h à 18h de venir découvrir la première ferme en plein air à Annecy sur le Pâquier.

Les méthaniseurs et la production de gaz vert au centre du débat à la ferme sur le Pâquier à Annecy

À l’occasion de l’événement La ferme sur le Pâquier à Annecy, la chaîne de télévision locale 8 Mont Blanc proposait un plateau depuis le stand de GRDF. Quatre invités se trouvaient autour du journaliste Emmanuel Jaud, à commencer par Sandra Rossini, la directrice territoriale Haute-Savoie-Léman de GRDF. Elle était entourée par Antoine Armand, député de la 2e circonscription de Haute-Savoie ; Guillaume Léger, président des Jeunes Agriculteurs de Haute-Savoie ; et François Chamot, exploitant agricole.
Le gaz vert connaît un véritable essor en France. Alors que la méthanisation n’existait pas encore il y a 10 ans dans l’Hexagone, on compte aujourd’hui plusieurs centaines de méthaniseurs raccordés au réseau GRDF. « En tant que distributeur, GRDF a aujourd’hui tout intérêt à voir le gaz se verdir. » souligne Sandra Rossini. « On compte plus de 600 méthaniseurs en France aujourd’hui. Un cinquantième méthaniseur a été inauguré en région Auvergne-Rhône-Alpes cet été et rien que la Haute-Savoie compte une dizaine d’unités de méthanisation ».
« D’ici 2050, on pourrait passer à 100 % de gaz consommé décarboné en utilisant la méthanisation mais aussi d’autres gaz renouvelables comme l’hydrogène. »
– Sandra Rossini, directrice territoriale Haute-Savoie Léman de GRDF
Des objectifs de biogaz ambitieux en France
La France n’a pas à rougir de sa politique énergétique en termes de gaz renouvelable. En plus des 600 installations qu’on compte à l’heure actuelle dans l’Hexagone, plus de 1 000 projets gaziers sont en cours en France. Mais il semblerait que ce ne soit que le début : « On produit 10 TWh avec ces 600 unités actuelles. En termes de production, cela correspond à deux tranches nucléaires. Mais d’ici deux ans, on pourrait multiplier cette production par deux. » annonce Sandra Rossini. « L’objectif de GRDF est que 20 % du gaz consommé en France en 2030 soit du gaz renouvelable. D’ici 2050, on pourrait même passer à 100 % de gaz consommé en France décarboné en utilisant la méthanisation mais aussi d’autres gaz renouvelables comme l’hydrogène ». Ces innovations permettraient donc de se passer complètement de gaz fossile et d’être souverain sur la production de gaz en France.
« Le biogaz permet de lutter contre le dérèglement climatique mais aussi d’être autonome et de réduire notre dépendance énergétique avec l’étranger. »
– Antoine Armand, député de Haute-Savoie.
Les multiples enjeux du gaz vert
Pour le député de Haute-Savoie Antoine Armand, le gaz vert est indispensable pour amener à une ère post carbone : « Le biogaz permet deux choses en France et en particulier en Haute-Savoie, tout d’abord de lutter contre le dérèglement climatique en produisant du gaz et de la chaleur propre. Ensuite, cela nous permet d’être autonome et de réduire notre dépendance à l’étranger ». Le député précise que l’objectif du gouvernement est d’arriver à une souveraineté alimentaire et agricole. Pour ce faire, les exploitants ont un rôle majeur à jouer : « Cette souveraineté va être menée par les agriculteurs, et plus principalement les jeunes agriculteurs. Et les pouvoirs publics devront être là, à leur écoute, pour les aider à produire mieux, et produire local ». Produire mieux est indispensable, mais ce n’est pas le seul levier à activer d’après Sandra Rossini : « Mobiliser les acteurs pour produire du gaz vert est indispensable, mais il faut aussi réduire nos consommations énergétiques. La sobriété énergétique est nécessaire ».
« Grâce au méthaniseur, on économise 50 % d’engrais chimiques. En parallèle, la production et l’injection dans le réseau GRDF du gaz vert a permis à la communauté de communes du Genevois de devenir un territoire à énergie positive (TEPOS) »
– François Chamot, exploitant agricole à Viry
Les avantages de la méthanisation pour les agriculteurs
François Chamot fait partie du GAEC des Chênes clairs qui réunit 7 exploitations associées autour du projet Green gas Viry. L’unité de méthanisation produit un gaz vert pour Viry avec des intrants de Viry. L’objectif initial pour les agriculteurs haut-savoyards, c’était avant tout de gérer leurs effluents : « Au départ, l’enjeu n’était pas de produire une nouvelle énergie mais avant tout de gérer nos effluents d’élevage. C’est un déchet mais c’est aussi un fertilisant, un engrais organique pour nous. Avant le méthaniseur, on avait des gros soucis d’épandage en raison des mauvaises odeurs. Le problème ne se pose plus avec le digestat du méthaniseur qui est inodore. » Pour François Chamot, la méthanisation apporte une réponse à la problématique des effluents d’élevage tout en offrant une souveraineté énergétique à la commune. Mais l’agriculteur le rappelle : « En aucun cas nous abandonnons nos productions alimentaires ».
« La priorité des agriculteurs reste la souveraineté alimentaire »
– Guillaume Léger, président des Jeunes Agriculteurs de Haute-Savoie.
Dimensionner correctement les méthaniseurs, une question centrale
Si les bienfaits de la production de gaz vert sont incontestables, pour Guillaume Léger, président des Jeunes Agriculteurs (JA) de Haute-Savoie, il faut néanmoins être prudent et veiller à dimensionner correctement les méthaniseurs. « Une unité surdimensionnée ou sous-dimensionnée amène des travers. » met en garde Guillaume Léger. « Une sur-dimension implique pour les exploitants agricoles de produire moins d’alimentation pour l’humain et pour les animaux et plus pour alimenter le méthaniseur ». Le président des JA rappelle qu’il est important d’être cohérent sur les capacités des méthaniseurs et de réaliser des études approfondies avant de se lancer. Mais cela n’empêche pas quelques erreurs : « Dans certaines régions, comme dans le Nord de la France, les méthaniseurs sont parfois légèrement surdimensionnés, pour des questions de coût et de rentabilité ». S’il est évident que la méthanisation est bénéfique à la fois pour les exploitants agricoles et pour la souveraineté énergétique du pays, Guillaume Léger met en garde sur les dérives potentielles comme c’est le cas dans certaines régions d’Allemagne : « Les agriculteurs allemands se retrouvent à produire pour alimenter les méthaniseurs qui produisent du gaz vert, et ils oublient de produire pour l’alimentation ».