Guillaume Léger
Président de l'association des Jeunes Agriculteurs de Haute-Savoie.

Guillaume Léger est le président des Jeunes Agriculteurs (JA) de Haute-Savoie. Installé depuis 2018 en GAEC avec son père et son frère sur une exploitation qui compte 170 vaches laitières, il produit du lait destiné à la production de Tomme de Savoie et d’Abondance. Président des JA depuis 2022, il revient sur le développement des méthaniseurs et de la production de biogaz dans son département.
La méthanisation a le vent en poupe en Haute-Savoie
La méthanisation connaît un véritable essor en France. Encore inconnu il y a 10 ans, on compte pourtant aujourd’hui plus de 600 méthaniseurs dans l’Hexagone. La région Auvergne-Rhône Alpes n’est pas en reste puisqu’on dénombre plus de 50 unités de méthanisation sur le territoire. « On compte 11 méthaniseurs agricoles en Haute-Savoie, ça a le vent en poupe. Pourtant, on a moins besoin de méthaniseur que dans certaines régions » analyse Guillaume Léger. « C’est vrai, comme on produit du lait pour des fromages AOP de qualité, on a moins besoin de se diversifier que d’autres exploitations dans d’autres régions ». Cela n’empêche pas pour autant de plus en plus d’agriculteurs haut-savoyards de se tourner vers la méthanisation et la production de gaz vert.
Les avantages de la méthanisation pour les agriculteurs
Outre les gains financiers permis par la vente du biogaz produit grâce au méthaniseur, la méthanisation offre d’autres avantages, à commencer par la gestion des effluents. Guillaume Léger précise : « Avec le méthaniseur, fini les mauvaises odeurs. C’est d’autant plus pratique que nous sommes dans un département très urbanisé dans lequel on doit composer avec beaucoup de contraintes ».
Le méthaniseur, un outil à usages multiples
Pour le président des Jeunes Agriculteurs de Haute-Savoie, le succès des méthaniseurs s’explique aussi par leur polyvalence : « Le méthaniseur peut aussi bien être utilisé pour revaloriser des déchets agricoles que des déchets alimentaires provenant des cantines par exemple. On peut aussi réutiliser les déchets issus de l’industrie agroalimentaire ». Pour Guillaume Léger, il y a donc toutes les raisons de penser que le nombre de méthaniseurs va continuer de se développer, d’autant plus dans un département à forte croissance comme l’est la Haute-Savoie.
« Un méthaniseur, c’est un travail quotidien, 365 jours par an, 24h/24. Cela implique de s’en occuper tous les jours, week-end compris. »
– Guillaume Léger, président des Jeunes Agriculteurs de Haute-Savoie.
– Guillaume Léger, président des Jeunes Agriculteurs de Haute-Savoie.
Gérer une unité de méthanisation : un travail quotidien et des freins à lever
Si la production de biométhane séduit de plus en plus d’exploitants agricoles, cela nécessite des investissements importants, une formation, mais aussi de respecter une réglementation rigoureuse. Guillaume Léger rappelle aussi le travail que cela implique : « Un méthaniseur, c’est un travail quotidien, 365 jours par an, 24h/24. Ça veut dire s’en occuper tous les jours, week-end compris. Et cela vient s’ajouter à tout le reste du travail à faire sur l’exploitation ». L’installation d'un méthaniseur, demande aussi un travail sur l'acceptabilité auprès des habitants, « l’intégration dans l’environnement est difficile et il faut souvent faire face à l’opposition des voisins ». Mais une des principales préoccupations du président des JA, c’est de faire en sorte que la méthanisation demeure uniquement une activité complémentaire pour les agriculteurs, et que la production agricole à destination de l’alimentation reste toujours prioritaire : « Nous souhaitons que 5 % maximum du tonnage total de la culture principale soient destinés au méthaniseur, pas plus. Tout le reste doit être destiné directement à l'alimentation humaine et animale ».
L’accompagnement de GRDF dans les projets de méthaniseurs
Guillaume Léger souligne l’importance du suivi du projet de la part de GRDF, du début à la fin : « ça commence dès le travail d’implantation, depuis le choix du site jusqu’au dimensionnement du méthaniseur. Ensuite, GRDF assure évidemment l’installation et tout le suivi technique ».